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Ginkgo biloba : résistant en ville

L'arbre aux quarante écus peut atteindre 30 m de haut et nécessite un espace vital suffisant pour s'exprimer en forme libre. PHOTO : JÉRÔME JULLIEN

L'arbre aux quarante écus est un taxon singulier parfaitement adapté aux milieux urbains. Bordant les avenues des mégapoles comme New York, Shanghai ou Tokyo, il a un fort potentiel dans nos villes métropolitaines.

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Ginkgo biloba, gymnosperme quasiment fossile, est une espèce non résineuse de l'ordre des Ginkgoales qui existait probablement dès le Mésozoïque, il y a plus de 300 millions d'années. Sa position taxonomique insolite, son feuillage caduc en éventail, sa croissance lente et sa résistance à la pollution de l'air en font une essence de prédilection pour les aménagements paysagers mis en place au coeur de nos cités.

Un arbre durable made in China

Originaire de Chine, Ginkgo biloba est un symbole de longévité. Il a été découvert près d'anciens temples du sud-est de ce pays, dans l'ancienne province du Che-Kiang où il était cultivé depuis des millénaires. On l'a également observé à proximité des lieux de culte en Mandchourie, en Corée et au Japon. Il n'existe probablement plus aujourd'hui de spécimens sauvages de cette espèce dans les peuplements forestiers où il poussait jadis. Mais son intérêt ornemental et ses propriétés médicinales en phytothérapie lui ont permis d'acquérir une notoriété dans de nombreux pays, où il est cultivé sous climats tempérés ou tempérés-chauds. Après avoir été découvert en 1690 dans son habitat naturel par Engelbert Kaempfer, chirurgien de la Compagnie des Indes hollandaises et botaniste passionné, le Ginkgo a été introduit en Europe à Utrecht, aux Pays-Bas, en 1727, en Angleterre en 1754, puis en France en 1788. On le rencontre désormais dans les parcs et grands jardins, les places ou avenues de nombreuses villes, même en Inde, aux États-Unis et au Québec, pourvu que les sols soient profonds, perméables, voire assez légers, mais frais et fertiles, de type siliceux, silico-argileux ou argilo-calcaires. Le Ginkgo pousse plus rapidement dans les terrains riches en humus. Il convient donc d'incorporer au sol, dès la plantation ainsi qu'à l'automne tous les deux ou trois ans, du compost, du terreau de feuilles ou une fumure organique de fond équilibrée. De plus, ce type d'amendement favorise la mycorhization racinaire au bénéfice de la nutrition de l'arbre. Sur le plan botanique, le Ginkgo est dioïque et chaque individu est monosexué. Les fausses prunes jaunes produites par les femelles ne sont aucunement des fruits et leur noyau n'est pas une graine. Le Ginkgo est une plante à ovules. Il est multiplié par semis, par bouturage automnal de rameaux de l'année, voire par greffage en fente aux mois de mars et avril. Exposés en plein soleil, tous supportent le froid jusqu'à - 20 °C, voire - 25 °C. Ceci étant, des gelées fin avril ou début mai, de l'ordre de - 5 à - 6 °C, peuvent détruire les jeunes feuilles, mais une nouvelle feuillaison apparaît alors plus tard.

Une résistance reconnue à la pollution atmosphérique

Les feuilles sont coriaces, assez épaisses et dotées d'un long pétiole. Leur cuticule cireuse résiste bien aux éléments toxiques et nocifs, dont la pollution, les poussières et autres particules émises dans l'atmosphère. Cette remarquable endurance serait due, selon des chercheurs, aux propriétés de certains des composants biochimiques de ses tissus. L'Histoire nous apprend que six spécimens ont même repoussé au printemps 1946 sur le site d'Hiroshima après l'anéantissement causé par la bombe atomique.

Jérôme Jullien

Présent en milieu citadin On le trouve dans les parcs, jardins et le long des avenues au coeur des villes.

PHOTO : JÉRÔME JULLIEN

Ne craint pas la pollution La cuticule cireuse des feuilles résiste bien aux éléments toxiques et nocifs.

PHOTO : DP

Offre un feuillage attractif Il présente des feuilles en forme d'éventail et à la couleur dorée en automne.

PHOTO : JÉRÔME JULLIEN

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